Les cas de cancer devraient augmenter de 70% en 20 ans dans le monde

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Selon l’OMS, le cancer se développe à un rythme alarmant dans le monde, notamment du fait de la généralisation des modes de vie industrialisés.

 Le cancer va continuer à s’étendre dans le monde, notamment dans les pays en développement, avec près de 22 millions de nouveaux cas annuels attendus à l’horizon 2030, contre 14 millions en 2012, selon un rapport mondial publié lundi 3 février.

Malgré des progrès majeurs dans les traitements proposés, les décès devraient eux aussi augmenter, passant de 8,2 millions en 2012 à 13 millions en 2030, alors même que plus de la moitié de ces cancers pourraient être évités « si les connaissances actuelles étaient correctement appliquées ».

« Les pays à bas et moyens revenus seront incontestablement les plus touchés car beaucoup d’entre deux sont mal équipés pour faire face à cette escalade du nombre de malades atteints de cancers », souligne Margaret Chan, la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son introduction au rapport publié par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), une agence spécialisée de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), basée en France, à Lyon.

Réalisé avec l’aide de 250 experts originaires de 40 pays, le rapport « World Cancer Report 2014 » passe en revue les principales données disponibles, au fil de plus de 600 pages.

Le cancer du poumon est le plus meurtrier

En 2012, le cancer du poumon arrivait en tête des cancers les plus fréquemment diagnostiqués (1,8 million de cas, soit 13% de l’ensemble des cancers), devant le cancer du sein (1,7 million, soit 11,9%) et le cancer du côlon (1,4 million, soit 9,7%).

Le cancer du poumon est également de loin le plus meurtrier avec 1,6 million de décès en 2012 (19,4% de tous les décès par cancer) devant le cancer du foie (800.000, soit 9,1%) et le cancer de l’estomac (700.000, soit 8,8%).

Et si les hommes sont globalement un peu plus touchés que les femmes (ils représentaient 53 % des cas de cancers et 57% des décès), plus de 60% des cas et 70% des décès surviennent actuellement en Afrique, Asie et Amérique latine, une tendance qui ne devrait pas s’inverser dans les prochaines années.

Davantage de cancers liés au mode de vie

« Compte tenu de la croissance et du vieillissement de la population, ainsi que du développement de facteurs de risques comme le tabagisme, la situation devrait s’aggraver dans les prochaines décennies, posant un défi majeur aux systèmes de santé dans les pays à bas et à moyens revenus », avertit le directeur du CIRC, Christopher Wild, dans son introduction au rapport.

Aux cancers traditionnellement liés à des infections (cancers du foie, de l’estomac et du col de l’utérus), sont venus s’ajouter des cancers du poumon, du sein et du côlon, associés à des facteurs de risques comme le tabagisme, l’alcoolisme, l’obésité, le manque d’exercice ou la consommation de produits alimentaires industrialisés, plus répandus dans les pays riches.

Près la moitié des 14 millions de nouveaux cas observés en 2012 ont été répertoriés en Asie – principalement en Chine – alors que l’Europe représentait environ un quart des nouveau cas, les Etats-Unis un cinquième et l’Afrique et le Moyen-Orient seulement 8%.

Pour répondre aux défis financiers qui se profilent (en 2010 le coût économique annuel du cancer était évalué à 1.160 milliards de dollars, soit 858 milliards d’euros), le rapport préconise de ne pas contenter des nouveaux traitements, mais de développer la prévention à grande échelle.

Protéger les populations

Parmi les mesures préconisées, le rapport mentionne des campagnes de vaccination contre l’hépatite B mais aussi contre certains papillomavirus, à l’origine des cancers du col de l’utérus.

Il recommande également le dépistage précoce, y compris par des méthodes peu sophistiquées qui ont fait leur preuve dans certains pays en développement. Le rapport cite le cas d’un dépistage du cancer du col de l’utérus associé à une cryothérapie (traitement par le froid) des lésions pré-cancéreuses, utilisée avec succès en Inde et au Costa Rica.

A l’instar de ce qui se fait déjà dans certains pays développés, des législations contraignantes devront être instaurées dans les pays en développement pour protéger la population de la pollution et lutter contre le tabagisme et l’alcoolisme, ajoute le rapport.





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