La valériane et ses bienfaits
Surnommée « herbe à chats », la valériane ne brille pas par son odeur agréable mais bien par ses vertus thérapeutiques exceptionnelles. Particulièrement prisée des phytothérapeutes et des homéopathes, cette plante vivace originaire d’Europe et d’Asie du Nord n’a pas fini de nous surprendre. Visite guidée des vertus santé de la Valeriana officinalis L.
La reine des plantes sédatives
Contenus principalement dans les rhizomes et les racines de la plante, l’acide valérique, les valépotriates, l’acide isovalérique, les alcaloïdes et les dérivés terpéniques représentent les principales substances actives de la valériane. Oui, mais quels effets ont-ils sur la santé humaine ? Ils agissent majoritairement sur le système nerveux en distillant des propriétés sédatives et hypnotiques certaines. Plus qu’un simple somnifère naturel, la valériane est susceptible d’améliorer qualitativement le sommeil en réduisant la phase d’endormissement, d’une part, et en accroissant le temps de sommeil, d’autre part. Et contrairement aux molécules chimiques, l’utilisation de cette plante n’entraîne aucun phénomène d’accoutumance et n’occasionne pas d’effets indésirables comparables à ceux des sédatifs classiques.
Les autres vertus de la valériane
Outre son action sur les troubles du sommeil causés par un excès de nervosité, la valériane et son cocktail de substances actives disposent de bien d’autres cordes à leur arc thérapeutique. En effet, la plante peut aussi être indiquée pour soulager les douleurs menstruelles ou les crampes d’origine intestinale. Les terpènes et les flavonoïdes qu’elle renferme sont réputés pour leur action antispasmodique. D’autre part, la valériane est couramment préconisée chez les personnes qui souhaitent arrêter de fumer car elle permet de réduire l’agitation, l’irritabilité et le stress souvent engendrés par le sevrage. Très active sur le système nerveux, cette vivace peut également être administrée comme anticonvulsivant afin de diminuer la fréquence des crises d’épilepsie, en complément d’un traitement médical.
L’utilisation de la valériane
Pour dévoiler ses premiers signes d’efficience thérapeutique, la valériane doit être administrée régulièrement pendant une semaine minimum. En d’autres termes, elle n’est absolument pas efficace pour soigner des douleurs aiguës ou une nervosité soudaine. Bien au contraire, une utilisation sur plusieurs semaines est nécessaire pour ressentir les bienfaits de la plante dont l’action se libère sur le long terme. Néanmoins, il est vivement recommandé de ne pas dépasser la posologie journalière indicative, qu’il s’agisse de gélules, de gouttes, de teinture mère, afin d’éviter d’éventuels effets secondaires. Dans tous les cas, il est préférable de se conformer aux instructions de consommation inscrites sur la notice du produit acheté.
Les précautions d’emploi
Si la valériane est une plante naturelle, elle n’en reste pas moins pourvue de nombreux principes actifs qu’il ne faut pas sous-estimer. C’est la raison pour laquelle l’utilisation de cette plante, sous quelque forme que ce soit, doit faire l’objet d’une prescription ou d’un avis médical préalable. Tel un médicament chimique, la valériane doit être minutieusement dosée et son utilisation ne doit pas excéder trois mois sous peine de risquer un surdosage. Nausées et céphalées constituent les signes cliniques d’un excès de valériane. A plus hautes doses, la valériane peut engendrer une forte somnolence totalement incompatible avec la conduite ou une activité professionnelle à risque. De plus, le caractère inoffensif de la plante n’ayant pas été totalement prouvé, elle ne doit pas être utilisée par les femmes enceintes (ou allaitantes) ou chez les enfants.
Les interactions médicamenteuses
Les propriétés de la valériane sont susceptibles d’être multipliées en synergie avec d’autres plantes réputées pour leurs effets sédatifs comme c’est le cas, par exemple, pour la camomille, la mélisse, la passiflore ou le houblon. L’administration de la valériane en parallèle d’un traitement médicamenteux doit nécessairement faire l’objet d’un avis médical car des interactions toxiques peuvent exister. En effet, la plante peut accroître les effets psychotropes des hypnotiques, des benzodiazépines ou encore des barbituriques.