Éliminer la dépendance au sucre
Pour plusieurs, le sucre est une véritable dépendance dont il est difficile de se défaire. Une fois dans la roue de sa consommation, on peut se trouver aux prises avec des variations importantes du taux d’insuline dans le sang au cours d’une même journée, ce qui laisse plusieurs conséquences ravageuses à tout l’organisme. D’ailleurs, le Dr Abram Hoffer en 1980 compare la dépendance au sucre à celle à l’héroïne.
En effet, toutes les maladies chroniques, incluant le cancer, sont intimement liées au taux d’insuline fluctuant, de même que :
- Tous désordres dus à l’acidification (ostéoporose, caries dentaires, problèmes de peau) ;
- L’obésité, le diabète et les maladies cardiaques qui en découlent ;
- Les troubles d’apprentissage ;
- La dépression, la fatigue, la lassitude ;
- les déséquilibres de la flore intestinale
Comment s’installe cette dépendance ?
Un ou plusieurs de ces mécanismes peuvent se présenter et encourager la consommation excessive de sucre :
– Un déséquilibre en sérotonine, un neurotransmetteur fait à partir de l’acide aminé tryptophane. Ce neurotransmetteur est fabriqué au cerveau et est ensuite distribué dans tout le corps, y exerçant un rôle de resychronisation du cerveau chaque matin. Il affecte l’habilité à se reposer, se régénérer et à la sérénité. Le sucre a un effet similaire et vient temporairement compenser à la lacune première. Le fait d’avoir des rages pour du pain, des pomme de terre et tout autre féculent peut aussi provenir d’une insuffisance en sérotonine.
– Un déséquilibre en dopamine, l’acide aminé qui, en déficience, rend enclin aux dépendances.
– L’alimentation raffinée, celle qui fut la norme depuis plusieurs décennies et qui le demeure encore pour beaucoup de gens aujourd’hui, parce qu’elle entraîne sournoisement l’HYPOGLYCÉMIE. Si cette dernière se manifeste, la première chose que notre cerveau réclamera sera le sucre, pour pallier rapidement à la situation. Il n’était pas rare de voir les mères tremper les suces des bébés dans le sucre et en rajouter à l’eau des biberons. L’habitude existe depuis longtemps.
– Le stress et la peur : ils déclenchent tous deux des mécanismes de libération du glucose dans le sang. L’organisme croît qu’il doit manger, faire des réserves de carburant, pour avoir à se défendre, à lutter, à courir des heures pour se sauver… et ce même si les peurs et le stress sont imaginaires. Ces deux fléaux sociaux presque omniprésents doivent impérieusement être gérés.
Qu’est-ce que les rages de sucre nous indique sur notre santé ? (une ou plusieurs conclusions peuvent être présentes)
– L’hypoglycémie ;
– L’épuisement des glandes surrénales, du pancréas et du foie ;
– Des carences nutritionnelles (vitamines B, calcium);
– Des déséquilibres en certains neurotransmetteurs tels la sérotonine (l’harmonisateur du cerveau) et la dopamine (responsable du voltage du cerveau :puissance, réflexes, focus mental et intellectuel)
Au sujet de toutes les dépendances se révèle un fait intéressant : celles-ci sont un moyen de temporairement se « guérir », se ramener à l’équilibre. C’est pourquoi lutter directement contre la dépendance en elle-même peut s’avérer ardue, alors que traiter la cause sous-jacente amène un résultat plus probable. |
Quels aliments sont en lien avec la dépendance au sucre ?
– Les boissons caféinées (café, thé, colas), le cacao, ainsi que le tabac : ils épuisent le glandes surrénales qui ne parviennent plus, par la suite, à élever le glucose du sang, lorsque l’organisme est à jeun ;
– Les farines blanches, l’alcool : ils affaiblissent le foie, qui ne peut plus correctement stocker puis relâcher le glucose dans le sang
– Encore une fois les farines blanches, le pain blanc, les pâtes blanches, les pâtisseries raffinées : le corps les traite comme du sucre blanc.
– Le gluten : il donne envie de manger du sucre
– Les boissons gazeuses : sucrées au sirop de maïs riche en fructose, ils créent une forte dépendance ;
– Le sel et le vinaigre encouragent l’ingestion de sucre pour équilibrer les saveurs ;
– Les viandes, poissons, le fromage créent aussi un désir de sucre élevé, parce qu’il est démontré que quand ils sont nombreux dans l’alimentation, le sucre est plus largement consommé.
Pour un régime d’élimination du sucre
On suggère d’éliminer les aliments suivant, pendant 3 à 4 mois, pour se départir de la dépendance, parce qu’il n’y a d’autre moyens d’y arriver que de les relayer aux oubliettes pour cette période ;
– Tous les sucres (restreindre les fruits) ;
– Les sucres fabriqués chimiquement: sirop de malt, maltose, fructose, dextrose, xylitol, sorbitol, sirop de maïs, mélasse, sucre brun, cassonade, amidon de maïs modifié
– Les sucres naturels : sucre brut, sirop d’érable, mélasse de Barbade, sirop de riz ou d’orge, miel, jus de fruits, sirop de fruits ou fruits séchés, sucre de cocotier, amasake (boisson de riz fermenté).
– Les jus de fruits (haut taux de fructose)
– Les boissons gazeuses ;
– Les céréales raffinées (blanches) ;
– Les pommes de terre ;
– Le café ;
– Restreindre les aliments riches en protéines : viandes, œufs, fromage, noix.
(* Il peut être conseillé de se faire suivre par un thérapeute de confiance pour se faire orienter à travers des changements alimentaires importants.)
Quoi manger pour contrer les envies de sucre :
– Les saveurs amères, astringentes, sûres et piquantes.
Amer : légumes verts feuillus, aubergine, curcuma, épinards, endives
Astringent : légumineuses, grenade, kaki Piquant : piment fort, gingembre, cumin, ail, oignon Sûr (acide) : citron, vinaigre de cire de pomme, petits fruits, certaines pommes Ces saveurs aideront à contrer les excès des saveurs sucrées et salées qui sont abondamment consommées chez la majorité de nous. |
– Les grains entiers : riz brun, quinoa, amarante, millet, sarrasin. Les mastiques longtemps pour goûter pleinement leur profonde saveur sucrée ;
– Boire du jus l’herbe de blé et manger des pousses et germinations abondamment, tous deux détiennent aussi des saveurs sucrées ;
– Au début et à la fin du repas, manger des carottes crues, du topinambour (aussi appelé artichaut de Jérusalem), des laitues, des radis, de la pomme de terre sucrée (yam), du panais ;
– les micro-algues telles la spiruline, la chlorelle et l’AFA améliorent la digestion des protéines et le métabolisme du sucre, réduisant ses envies.
Certains suppléments naturels pris temporairement et conseillés par un thérapeute peuvent également montrer une efficacité contre les envies de sucre, selon les besoins et les individus, tels la vitamine C, B, le calcium, le magnésium, et certains acides aminés comme le tryptophane, la méthionine, et la tyrosine.
La stévia
Comme toutes les dépendances, se défaire de celle du sucre peut s’avérer un sevrage difficile, mais peut-être sera-t-il aussi l’un des plus important de toute votre vie. En attendant, la stévia est un excellent produit d’alternative pour traverser la transition de l’élimination du sucre.
Plante reconnue pour ses feuilles au goût sucré, elle est recherchée des dents sucrées tout en ne perturbant pas le mécanisme de production d’insuline. On l’utilise en extrait liquide ou en poudre verte. On ne recommande pas la blanche, pouvant être raffinée et exempte de ses phyto-nutriments
Bonne santé, pour un retour à l’équilibre et à l’expansion de votre plein potentiel !
par: Élisa Labrecque, naturopathe N.D. crudessence
RÉFÉRENCES :
PITCHFORD PAUL, Healing with whole foods
BRAVERMAN ERIC, The Edge Effect
DANIÈLE STARENKYJ, Le mal du sucre
MERCOLA JOSEPH, Take control of your health