Le radon, un danger invisible dans notre maison et pour notre santé
Le radon est l’un des plus graves dangers pour la santé aujourd’hui, et l’un des plus négligés. Le radon, qui a un lien bien établi avec le cancer du poumon, a été classé dans le groupe 1 des substances cancérogènes pour l’être humain par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Parmi les autres substances de cette catégorie se trouvent l’amiante, le benzène et le formaldéhyde.
Peu de gens dans le monde savent que le radon est la principale cause environnementale du cancer du poumon, mais cette situation est en train de changer.
Dangers pour la santé
Le radon est un gaz radioactif cancérogène issu de la désintégration des minéraux d’uranium présent dans les couches rocheuses, le sol et l’eau. Il n’est pas naturellement présent dans les environnements intérieurs, mais il s’y infiltre et entre en contact avec les personnes en conséquence de la manière dont les domiciles, les écoles et les lieux de travail sont conçus, construits et entretenus.
Il n’est pas dangereux à l’air libre, puisqu’il est alors dilué. Par contre, il peut s’infiltrer dans les maisons, principalement dans les sous-sols (surtout en hiver) et atteindre des concentrations inquiétantes.
C’est une menace – et un tueur – silencieuse, puisqu’il est incolore et inodore, le rendant indétectable par les sens.
Il est extrêmement radioactif et émet un rayonnement alpha en se désintégrant. Une fois que le radon pénètre dans les poumons, les produits de sa désintégration peuvent causer des dommages d’ordre génétique au délicat tissu pulmonaire, ce qui est susceptible de mener à l’apparition du cancer du poumon.
À quel point le radon est-il nocif ?
Le radon est la première cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs, note l’Association pulmonaire du Québec. Exposés à des concentrations élevées, ils ont une chance sur 20 de développer un cancer du poumon. Le risque grimpe à une chance sur trois pour un fumeur. Le radon est responsable de 16 % des décès liés au cancer du poumon. Tout comme il en va pour l’exposition à la fumée de cigarette, il n’y a pas de niveau de radon qui soit sans danger pour la santé. Une exposition de quatre heures par jour et plus est particulièrement problématique.
Des membres de ma famille toussent souvent depuis que nous avons emménagé. Est-ce un signe qu’il y a du radon dans ma maison ?
Non. Contrairement au tabagisme, l’exposition occasionnelle au radon ne provoque aucun symptôme comme la toux ou le mal de tête. Son seul effet connu est une augmentation du risque du cancer du poumon.
Comment savoir si ma maison contient du radon ?
La seule façon est de faire un test. Il existe des tests à court (deux à sept jours) et long terme (1 à 12 mois) qui vous permettront de connaître la concentration de radon de votre maison. Vous pouvez acheter un test vous-même, dans les quincailleries ou une association pulmonaire par exemple, ou encore faire affaire avec un professionnel. Il est recommandé de faire le test sur une période de mesure dans une maison d’au moins trois mois, de préférence entre septembre et avril lorsque les portes et les fenêtres sont généralement fermées. Les tests maison à l’aide d’un dosimètre sont peu dispendieux et comprennent les frais d’analyse.
Qui devrait faire ce test ?
Tous les propriétaires auraient avantage à le faire. Il devient d’autant plus important de vérifier la concentration de radon si vous avez des chambres au sous-sol, des salles de jeu, un bureau.
À partir de quelle concentration la présence du radon devient-elle préoccupante et exige-t-elle des correctifs ?
Il est suggéré de prendre des mesures lorsque la concentration est supérieure à 200 becquerels par mètre cube (200 Bq/m³). Le becquerel est l’unité de mesure de la radioactivité. Toutefois, depuis quelques années, l’Organisation mondiale de la santé recommande plutôt que cette ligne directrice soit de 100 Bq/m³.
J’ai une maison neuve. Est-ce que je dois craindre le radon quand même ?
L’âge de la maison n’est pas un indicatif fiable des teneurs en radon.
Par où s’infiltre le radon dans la maison ?
- Fondations de pierre
- Vides sanitaires
- Drains de sous-sol
- Puisards ouverts
- Fissures, fentes et joints dans les murs, planchers, plafonds
- Espaces autour des tuyaux d’alimentation de service et des fils
- Montants de soutien
- Cadres de fenêtre
- Eaux de puits
- Sols en terre battue
Combien coûteront les travaux pour effectuer les correctifs ?
Il vous en coûtera entre quelques centaines d’euros voire des milliers, selon le type de problème. Par exemple, il se peut qu’il suffise de colmater des fissures dans la fondation, ce que le propriétaire peut même faire lui-même. Dans d’autres cas, il faut installer un système de dépressurisation du sol. C’est la méthode la plus efficace et la plus courante. Elle consiste à installer, dans le plancher du sous-sol, un tuyau muni d’un ventilateur, qui aspirera le radon présent sous la maison avant qu’il s’y infiltre et qui l’expulsera à l’extérieur. L’installation requiert alors les services d’un professionnel.
Mon voisin a fait un test récemment et tout était conforme. Ai-je besoin d’en faire un moi aussi ?
Deux maisons semblables et situées à proximité l’une de l’autre peuvent présenter des teneurs tout à fait différentes. Seule une mesure dans votre propre maison pourra vous donner «l’heure juste».
Y a-t-il des régions plus touchées? Si oui, lesquelles ?
Avant d’acheter une maison, dois-je faire un test ?
L’acheteur peut faire une offre d’achat conditionnel à la réalisation (à ses frais) de tests de mesure. Si les valeurs obtenues sont trop élevées, l’offre tombe tout simplement. L’acheteur pourrait aussi négocier le prix de la maison à la baisse. Il est recommandé à tout acheteur d’inclure dans les conditions d’achat un test de radon, au même titre qu’une inspection pré-achat.
Conclusion
La concentration dans une habitation varie selon l’occupation et les modes de vie de ses habitants. Plus la ventilation est forte et efficace, moins il y a de risques d’avoir de grandes concentrations de radon dans l’habitation. Les moyens pour diminuer les concentrations élevées sont simples : aérer et ventiler les maisons, les sous-sols et les vides sanitaires ; améliorer l’étanchéité des murs et des planchers.
En cas de problème, la pose de détecteurs dans les différents locaux pour des durées variables peut s’avérer utile. Il existe des organismes spécialisés dans le diagnostic et la réduction du radon. En particulier, l’IRSN procède à des analyses dans les maisons et l’environnement et évalue les actions de protection.
NB : Pour tout renseignement concernant le radon, ses risques, les moyens de mesures, et les actions correctives, on peut s’adresser à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la direction départementale de l’Equipement (DDE) et à la Fédération française du bâtiment (FFB).
Pour en savoir sur les zones à risques, vous pouvez consulter une carte détaillée de la présence du radon en France et Outre-mer sur le site de l’IRSN : Carte
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